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En ces temps de (de)confinement, certains se réjouissent de ne plus devoir fréquenter leurs collègues : ceux qui sont un peu trop enthousiastes et les autres qui ne foutent rien. D’autres sont ravis de ne plus devoir se coltiner la famille ou la belle-famille… et pourtant… Tous, chacun d‘entre nous, chaque être humain vit à un moment ou un autre le sentiment de solitude.

Qu’est-ce que la solitude ? Ce n’est pas une émotion « forte » comme la colère, la tristesse ou la joie…c’est plutôt comme un tiraillement, comme un sentiment de vide au fond de soi qui grignote de plus en plus de place, discrètement, en toile de fond. Certains ne s’en rendent même pas compte.

Comment je sais que tout le monde est touché par le phénomène ? Suite à mes partages, mes échanges, mes coachings : à chaque discussion il y a bien un moment où je vois le bout du nez de la solitude se manifester derrière les propos échangés…

Regardez ce que les gens font pour essayer de combler leur solitude : il y a les hyperactifs qui se cachent dans les activités multiples, le sport…faire-faire-faire pour ne pas ressentir. Il y a les drogués qui essayent de compenser : drogués de sport, de rencontres, de flirt, de sexe, de chocolat, de nourriture ou de la privation de celle-ci, drogués de bruit, de tabac, d’alcool et j’en passe. Et puis il y a les rêveurs, qui fuient la réalité en s’évadant dans leur tête. Il y a ceux qui fuient dans le passé « ah c’était mieux avant hein ! » pour ne pas vivre le présent et ressentir. Il y a ceux qui fuient vers l’avant, les « ambitieux », qui préfèrent tirer des plans sur la comète, avoir de grands desseins et de grands projets pour éviter le « maintenant ».

Il y a aussi un phénomène relativement universel : celui de s’engager au plus vite, au plus jeune, dans une relation pour ne plus jamais être seul. Choisir un partenaire de vie, vite vite, ne pas quitter l’autre de peur d’être seul ou se sentant carrément « incapable » de le devenir, malgré de terribles dissonances dans le couple. Combien en connaissez-vous autour de vous?

Est-ce « mal » tout ça? Peut-être pas … A part certaines addictions, la plupart des choses précitées peuvent avoir de très belles conséquences : de belles rencontres, de belles histoires d’amour, des romans passionnants, des performances sportives fantastiques, des inventions terribles qui changent la face du monde ! Serait-il possible que l’ingrédient pour parvenir à tout cela, à côté de la personnalité, l’éducation et l’expérience, soit cet instinct à éviter de ressentir la solitude ?

Quel intérêt de « souffrir » de solitude alors que l’éviter peut amener tant de belles choses ? Je ne suis pas sûre d’avoir la réponse. Par contre, je crois au fond de moi, que l’on gagne à mieux se connaître. Qu’on est plus équilibré, mieux dans notre peau quand on est en harmonie avec soi-même et donc également conscient de ses souffrances intimes. La souffrance est ce qui nous apporte de la profondeur en tant que personne, elle nous apprend l’humilité, d’autant que nous sommes tous égaux face à elle. Cela nous rend dés lors plus authentiques, nous permet de briller plus « vrai » ou plus fort, d’être plus beaux…et même plus performants !

Si l’on ressent la solitude, qu’est-ce qu’on en fait ? Je pense que la meilleure approche est de « l’accueillir ». Littéralement : « Salut Solitude, t’es dans le coin ? » On sait bien que refouler, repousser, nier…ne fait que la nourrir, lui donner plus de place et plus d’importance. D’une part il s’agit de la reconnaître, l’observer (tiens, elle a quelle mine votre solitude aujourd’hui ? quelle couleur ? quelle forme ? quelle texture ?). D’autre part d’accepter qu’on soit humain, que notre biologie nous pousse vers les autres pour survivre, parce que seul on n’aurait pas pu se défendre des animaux sauvages, ou nous  accoupler….Vous verrez comme c’est libérateur d’accepter que nous sommes tout simplement humains et non les super-héros que nous ambitions d’être parfois !