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En ces temps de Confinement Corona, nombreux sont les experts et les médecins qui rappellent de prendre soin de sa santé physique mais également de sa santé mentale. Plusieurs symptômes sont cités : problèmes de sommeil, négativisme, cynisme, agressivité verbale, augmentation de la consommation d’alcool, sur-bouffe… Ensuite, les conseils. Ils me semblent tellement flous : prenez contact avec votre médecin de famille, appelez la ligne d’aide… 

Mais que se passe-t-il avec nous ? Quelle est cette peur qui nous étrangle le cœur, parfois ? Qu’est-ce qui nous met de si mauvaise humeur ? Qu’est-ce qui influence notre psychique et notre mental ? Ne devrait-on pas chercher à mieux comprendre ce qui se cache derrière ce malaise pour nous aider à mieux diagnostiquer et mieux anticiper ? Suis-je la seule à me poser ces questions ? Voici 4 éléments qui m’ont semblés intéressants. Je suis très curieuse de savoir ce que vous en pensez ?

Tout d’abord je ressens cette lourde menace. Certains plaisantent : « Bah, ce n’est qu’une grippe ! » Pourtant toutes les mesures qui sont prises, le confinement, l’isolement, le port d’un masque, de gants, la désinfection partout, dans les magasins, la distance, les regards noirs ou suspects, la surmédiatisation ne font que nous rappeler la « menace », atteinte à notre liberté, mise en puéril potentielle de nos besoins de première nécessité…la liste est pourtant bien longue ! C’est bien cela que nous ressentons chaque jour : une menace sourde et muette qui pèse sur chacun de nous même si elle se déroule en voile de fond de nos vies et qu’on essaye de la nier. Un ennemi commun invisible et d’autant plus redoutable. On a beau en rire, faire des blagues, s’envoyer des milliers de photos ou vidéos humoristiques, personne d’entre nous n’a vraiment le cœur léger.

Ensuite il y a le manque de contacts humain. Je pense que nous sommes biologiquement faits pour avoir des contacts sociaux. Sans interactions, sans présence d’un autre humain dans notre entourage, sans avoir la possibilité de se mimer, de se mirer, d’échanger des paroles et des regards on se sent seul et triste, notre cerveau produit moins de sérotonine et d’insuline.

La solitude, s’impose à chacun de nous. Elle a le champ libre de se manifester, puisque les moyens pour se distraire sont terriblement limités. La solitude est une souffrance que je trouve terriblement sous-estimée. Elle nous fait penser « je ne vaux pas d’être accompagné » nous rends triste et même un peu paranoïaque parfois. 

A cela s’ajoutent toutes les inquiétudes individuelles qui prennent des proportions bien plus grande puisque d’une part, on n’a plus de soupape de sécurité pour pouvoir ventiler, d’autre part persiste ce flou énorme : que va-t-il se passer demain ? Et dans un mois ? Comment vais-je occuper les enfants ? On va tous étouffer dans ce 55m2 sans terrasse ! Comment vais-je faire pour payer le loyer, la nourriture ? Je suis au chômage économique, je ne suis pas capable d’assumer le bien-être de ma famille, je suis un(e) gros(se) nul(le) ! Et si je tombe malade ? Que je dois me rendre à l’hôpital ? Et après, que va-t-il se passer ? Va-t-on devoir continuer à garder les distances avec les gens qu’on aime ? Va-ton rester « enfermés dans nos maisons, nos régions, nos pays ? Va-t-on tous devoir se serrer la ceinture pour rattraper le retard financier ?

Alors ? Qu’ai-je oublié ? Qu’est-ce qui vous pèse le plus en ces moments de confinements ? Qu’est ce qui contribue à votre notre malaise ? Est-ce lié au confinement uniquement, ou y’a-t-il d’autres sources d’inquiétudes qui entrent en compte ? Mais aussi, qu’est-ce qui vous rassure ? Qu’est-ce qui vous « guérit » de cette blessure ?